OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 L’Anonymous Calin a été arrêté http://owni.fr/2012/10/19/lanonymous-calin-a-ete-arrete/ http://owni.fr/2012/10/19/lanonymous-calin-a-ete-arrete/#comments Fri, 19 Oct 2012 10:41:40 +0000 Pierre Alonso http://owni.fr/?p=123321 Owni, un nouveau membre français du collectif informel Anonymous a été arrêté lundi et mis en examen. Il s'agit de Calin que les superflics de la DCRI recherchent depuis plusieurs mois.]]>

Les superflics voulaient un Calin depuis des mois, il l’ont eu. Non pas la séance improvisée de free hugs, mais le membre du collectif informel Anonymous répondant au pseudonyme de Calin. Arrêté lundi 15 octobre, il a été placé en garde à vue, avant d’être mis en examen mercredi et présenté devant la juge Noémie Nathan, du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris. Jointe par Owni, l’avocate de Calin Anne-Sophie Lagens confirme.

Une opération menée une nouvelle fois par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Comme en janvier, comme en juin dernier. Et tout s’est enchaîné. En janvier, l’arrestation de Pierrick Goujon (Triskel) provoque l’ire d’Anonymous français qui lancent plusieurs attaques contre des sites. Le climat est chargé, explique Matthieu Hy, l’avocat de l’un des mis en examen :

En janvier se conjuguent trois motifs de protestation pour les Anonymous : les discussions autour du traité Acta, l’arrestation de certains d’entre eux ainsi que la fermeture de Megaupload.

La DCRI veut un calin

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Trois #Anonymous présumés ont été arrêtés par la DCRI. Le service de contre-espionnage français en recherche un ...

541 noms de policiers

L’une des protestations de janvier reste particulièrement en travers des autorités. Les identités, adresses mails et numéros de portable de 541 policiers du syndicat Unité-SGP Police (classé à gauche) sont diffusés par des Anonymous. Ces policiers étaient inscrits à la newsletter du site, a expliqué Nicolas Comte, le secrétaire général du syndicat. L’un des Anonymous arrêtés les aurait obtenus en exploitant une faille sur le site Internet.

Une faille parmi d’autres qu’il avait découverte et signalée six mois auparavant. Rien n’aurait été fait pour la combler, assure-t-il, plaidant la bonne foi. Plusieurs échanges avec l’administrateur du site de Unité-SGP Police se seraient tenus à ce moment-là. Une information que le syndicat avait confirmée à Owni en juin dernier, lors de l’arrestation de trois personnes suspectées entre autres de ce piratage.

Les policiers pensaient alors tenir Calin dans le trinôme arrêtés le 19 juin. Erreur. Seule deux personnes, sur les trois, sont mises en examen. L’un d’eux pour six motifs : l’accès et le maintien frauduleux sur les sites du syndicat et immigration.gouv.fr, la diffusion de la faille du site du syndicat, la collecte de données à caractère personnelle des 541 policiers, la mise en ligne de ces données personnelles, enfin pour association de malfaiteurs pour une attaque contre le site modernisation.gouv.fr.

4 100 adresses d’Anonymous

La traque a donc duré un peu moins de six mois, jusqu’en juin. Elle a fait appel à des ressources inattendues. Pour retrouver l’un des Anonymous, les policiers ont utilisé un document, diffusé par les Anonymous eux-mêmes. Des mésententes internes avaient poussé certains à publier les pseudo et emails de 4 100 Anonymous, une fuite qui a fait le bonheur des enquêteurs.

Les rapports de la DCRI sur Anonymous

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Les policiers ont pu faire le lien entre un pseudo et une adresse mail. Puis mettre un nom sur cette adresse mail en sollicitant fournisseurs d’accès, de messagerie, services bancaires… Un petit matin de juin, ils ont frappé à la porte de l’un des suspects. Lundi, c’était au tour de Calin.

Sa mise en examen pourrait signifier une clôture rapide de l’instruction. L’un des Anonymous arrêté en juin a été entendu mercredi par le juge Noémie Nathan. La magistrate du pôle financier a notamment relevé une vidéo, publiée par le mis en examen, pour apprendre à installer TOR – un logiciel qui permet d’anonymiser sa connexion Internet.

“Les vendeurs de masques sont-ils responsables si des braqueurs les utilisent ?” s’interroge le mis en examen. Son avocat comprend difficilement que le désir d’anonymat soit suspect :

Dans une démocratie, le vote n’est-il pas secret, anonyme ? Lorsqu’il s’agit de contester l’action d’une autorité étatique, les premiers Anonymous sont les électeurs.

Les 541 policiers dont les noms ont été publiés goûtent peu la sortie de leur anonymat (relatif). Plusieurs dizaines de policiers se sont constitués partie civile à ce jour. Ils veulent réclamer des dédommagements dont le montant pourrait vite devenir exorbitant si leur constitution est jugée recevable.


Photo par PaperBoyNYC [CC-by]

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La DCRI veut un calin http://owni.fr/2012/06/21/la-dcri-veut-un-calin/ http://owni.fr/2012/06/21/la-dcri-veut-un-calin/#comments Thu, 21 Jun 2012 17:34:24 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=114155 Owni l'a retrouvé. Il affirme que des "sources policières" l'avaient averti, et a décidé de disparaître. Une affaire pleine de #Bisous.]]>

C’est une information RTL signée Georges Brenier. Une partie du groupe de pirates informatiques “Anonymous” a été démantelée ce matin.

Mardi 19 juin, RTL révélait que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) avait interpellé et placé en garde-à-vue trois hommes âgés de 19, 24 et 43 ans, dans l’Essonne, en Isère et en Haute-Savoie. Ils sont “soupçonnés par le contre-espionnage français d’avoir notamment bloqué en janvier dernier le site du ministère de la Défense et celui du syndicat policier Unité-SGP Police, au nom de la liberté d’expression“.

Le plus âgé, interrogé à Chambéry, n’a pas été conduit au siège de la DCRI, à Levallois-Perret. Contacté par Owni, il a refusé de nous parler, ayant promis à la police de se taire à ce sujet.

Il aurait été confondu suite à la publication d’informations au sujet d’un certain “Calin” sur le site pastebin.com, très souvent utilisé par les Anonymous pour rendre public des données sensibles ou confidentielles. Bien connu des Anonymous francophones, Calin (@CalinSecurity sur Twitter) a participé à plusieurs actions en soutien aux démocrates syriens ou aux étudiants québécois, notamment.

Dans la nuit de mardi à mercredi, Calin avait répondu à Owni qu’il avait eu vent de rumeurs sur l’arrestation d’un Anonymous que la DCRI prenait pour lui. Contacté ce jeudi soir sur l’origine de ces rumeurs, évoquées alors même que le “vrai-faux” Calin était encore en garde à vue, le vrai Calin évoque des “sources policières“ :

Owni : Des Anonymous à la DCRI ?

Calin : Je peux pas en être sûr, mais vu que j’ai eu vent de cette rumeur, et si elle s’avère vraie … on en déduit ce qu’on en déduit.

Plusieurs sources nous ont confirmé avoir discuté sur le Net avec le “vrai” Calin alors que le “faux” était encore interrogé par les policiers… Joint par Owni, Calin confirme ne pas avoir été arrêté, tout en précisant :

J’annonce que ça signifie ma future disparition ; j’avais choisi ce pseudo dans un dictionnaire.

J’arrêterai jamais :) mais “Calin” oui : maintenant je disparais ; adieu.

“C’est un trou ce site !”

Les rapports de la DCRI sur Anonymous

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Les deux autres Anonymous présumés ont, eux, été conduits au siège de la DCRI ce mercredi après-midi, après plus de 24 heures de garde à vue. Leur arrestation fait suite à la première série d’interpellations, faites en janvier dernier, au sujet desquelles Owni avait publié plusieurs rapports la semaine passée.

En janvier 2012, suite à la fermeture de MegaUpload, #Anonymous avait en effet lancé de nombreuses attaques DDoS à l’encontre de sites web dans le monde entier, dont plusieurs du gouvernement français, y compris celui de l’Elysée.

Quelques jours plus tard, on apprenait dans la presse l’arrestation de trois membres présumés d’Anonymous. Owni avait rencontré l’un d’entre-eux, Triskel, qui avait nié faire partie d’Anonymous.

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En réaction à ces arrestations, des #Anonymous décident de s’en prendre à des policiers. L’un d’entre-eux avait précisément contacté le webmaster du syndicat Unité SGP Police, en juin 2011, afin de le prévenir de l’existence de nombreuses failles de sécurité sur leur site web. Le syndicat a confirmé à Owni que celui qui, à l’époque, ne s’était pas présenté comme un Anonymous, l’avait effectivement aidé à colmater une ou plusieurs brèches.

Il en avait parlé à d’autres Anonymous qui, se souvenant de l’existence de ces failles -qui n’avaient pas toutes été colmatées- décidèrent d’en profiter. Dans la foulée, les noms, adresses email et numéros de téléphone de 451 policiers liés à Unité SGP Police étaient mis en ligne par Anonymous.

Les deux Anonymous sont également accusés d’avoir profité d’autres failles de sécurité pour accéder aux interfaces d’administration de deux sites du gouvernement français, immigration.gouv.fr et modernisation.gouv.fr, dont la page d’accueil avait été modifiée, fin janvier, pour relayer ce message à l’État français :

La modernisation passe par la compréhension de notre technologie.

Nous serons en paix avec l’État Français lorsque celui-ci se battra aux côtés du peuple, pour la liberté d’expression et contre toutes formes de censures. Aujourd’hui, nous ne pouvons tolérer un gouvernement qui est coupable d’espionnage, de répression et qui maintient les dictateurs au pouvoir, comme il l’a fait en Libye.

Les deux Anonymous ont été libérés ce jeudi midi après avoir été mis en examen pour avoir diffusé la faille découverte sur le site du syndicat policier, avoir contribué à rendre public les données personnelles des 451 policiers, et s’être frauduleusement connectés aux trois sites web.

Il leur est interdit de se parler, mais également de fréquenter les forums de discussion où se retrouvent les “internautes se réclamant de la nébuleuse “Anonymous”“, ainsi que d’entrer en relation avec “l’internaute connu sous le pseudonyme ‘Calin’ ou ‘CalinSecurity’.


Article écrit avec Pierre Alonso, aussi.

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