OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Le souci des geeks (avec la politique) http://owni.fr/2012/06/12/le-souci-des-geeks-avec-la-politique/ http://owni.fr/2012/06/12/le-souci-des-geeks-avec-la-politique/#comments Tue, 12 Jun 2012 10:02:44 +0000 Xavier de la Porte http://owni.fr/?p=113037 France Culture, Xavier de la Porte s'est fendu de la traduction d'un billet récent de Cory Doctorow, activiste, auteur de science-fiction et co-éditeur du site Boing Boing. Publié initialement sur The Guardian puis sur Internet Actu pour la version française, nous rééditons cette réflexion politique et philosophique sur la place des "geeks" dans la marche du monde.]]>

Richard Stallman (aka RMS) - Photo CC Andrew Becraft

Depuis le début des guerres de l’information, les gens soucieux de liberté et de technologie ont dû naviguer entre deux écueils idéologiques : le déterminisme geek et le fatalisme geek. Deux écueils aussi dangereux l’un que l’autre.

Déterminisme

“Le déterminisme geek consiste à mépriser toute mesure politique dangereuse et bête, toute tentative de régulation abrupte, sous prétexte qu’elle est technologiquement irréalisable. Les geeks qui s’inquiètent du respect de la vie privée méprisent les lois sur l’écoute électronique, les normes facilitant l’écoute légale, et la surveillance des réseaux sous prétexte qu’eux, ils peuvent échapper à cette surveillance.”

“Par exemple, en Europe ou aux États-Unis, la police exige que les exploitants de réseaux insèrent des “portes dérobées” en cas d’enquêtes criminelles. Les geeks en rigolent, arguant que c’est complètement inutile pour les petits malins qui ont recours à la cryptographie pour leurs échanges de mail ou leur navigation sur le web. Mais, s’il est vrai que les geeks peuvent contourner ce type de mesures – et toute autre initiative néfaste de censure, de blocage des outils, etc. -, cela ne suffit pas à nous protéger nous, sans parler du reste du monde.”

“Peu importe que vos échanges mails soient sécurisés si 95 % des gens avec lesquels vous correspondez utilisent un service mail qui comporte une porte dérobée pour l’interception légale, et si aucun des gens avec lesquels vous correspondez ne sait utiliser la cryptographie ; dans ces cas-là, vos mails pourront être lus comme les autres.”

“Au-delà de ça, les choses illégales n’attirent pas l’investissement. En Angleterre, où il est légal de déverrouiller son téléphone portable, il y a partout des magasins où on peut faire déverrouiller son combiné. Quand c’était illégal aux États-Unis (aujourd’hui c’est quasi légal), seuls les gens capables de suivre des instructions compliqués sur Internet pouvaient le faire. Sans outils faciles à manier, les bénéfices de la technologie ne reviennent qu’à ceux qui la maîtrisent. Si vous voulez un monde où seule une élite rafle tous les bénéfices de la technologie, vous êtes un technocrate, pas un geek.”

Bill Gates - Photo CC Andrew Becraft

Fatalisme

“Le fatalisme geek est l’équivalent cynique du déterminisme geek. Il consiste à considérer que la manière geek de faire les choses, – le fameux rough consensus and running code – et la préservation d’une pureté idéologique sont incompatibles avec les vieilles notions de délibération, de constitution et de politique. Car celles-ci sont de manière inhérente corrompues et corruptrices.”

“Il est vrai que la politique a une logique interne, et que ceux qui y participent ont tendance à adopter l’idée que la politique, c’est l’art du possible, et pas le lieu des idéaux. Mais il y a une vérité concernant la politique et la loi : même si vous n’y accordez pas d’intérêt, ça ne veut pas dire qu’elles ne s’intéressent pas à vous.”

“On peut construire des systèmes aussi intelligents et décentralisés que BitTorrent, des systèmes qui ont l’air de n’avoir aucune entité légale qui puisse être poursuivie, arrêtée ou encadrée légalement. Mais si vos inventions ébranlent suffisamment d’institutions ou de lobbies, la loi sera à leur trousse. Elle cherchera arbitrairement des coupables. Et là, la technologie ne pourra pas les sauver. La seule défense contre une attaque légale, c’est la loi. S’il n’existe pas de corps constitué à poursuivre, cela signifie qu’il n’y aura pas non plus de corps pour constituer une défense devant un tribunal.”

“Si les gens qui comprennent la technologie ne prennent pas position pour défendre les usages positifs de la technologie, si nous n’agissons pas à l’intérieur du champ traditionnel du pouvoir et de la politique, si nous ne prenons pas la parole au nom des droits de nos amis et de nos voisins moins qualifiés techniquement, nous aussi nous serons perdus. La technologie nous permet de nous organiser et de travailler différemment, elle nous permet aussi de construire de nouveaux genres d’institutions et de groupes, mais ils seront toujours insérés dans le monde, pas au-dessus de lui.”


Source : The problem with nerd politics.

Photo CC Andrew Becraft [by-nc-sa] et [by-nc-sa].

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Pirates de tous les pays http://owni.fr/2012/04/16/pirates-de-tous-les-pays/ http://owni.fr/2012/04/16/pirates-de-tous-les-pays/#comments Sun, 15 Apr 2012 23:40:48 +0000 Aidan MacGuill http://owni.fr/?p=106116

Rick Falkvinge, fondateur du Parti Pirate, en Suède en 2009

Le soleil de ce week-end sur la capitale tchèque se conjuguait parfaitement à l’ambiance très optimiste qui régnait parmi plus de 200 délégués des différents Partis Pirates venus du monde entier. Représentants 29 pays, ils se retrouvaient à Prague pour la Conférence du Parti Pirate international, autour de dirigeants encouragés par les succès électoraux que le mouvement connaît en ce moment en Allemagne.

Le bon parti Pirate

Le bon parti Pirate

Le Parti Pirate continue sa progression et entre dans la cour des grands. En Allemagne, le parti politique militant pour une ...

De récents sondages indiquent que le Parti Pirate allemand devient la troisième force politique du pays, tandis que les prochaines élections régionales, au mois de mai, devraient renforcer ses implantations locales.

Avec l’Autriche où le Parti Pirate est crédité de 7 % des intentions de vote, un nombre de militants en augmentation aux États-Unis, au Maghreb et en Europe, les Partis Pirates accèdent ici et là à une véritable reconnaissance institutionnelle – comme en attestait par exemple la forte présence de médias allemands.

Pavel Mayer, élu au parlement de Berlin l’an passé, lors de la première grande victoire électorale du Parti Pirate, se montre optimiste mais prudent :

C’est effrayant. Avec ce succès un grand nombre de responsabilités arrivent, et aussi d’attentes, que nous ne pouvons pas satisfaire. Il y a une évolution qui passe par le parti. Beaucoup de personnes l’ont rejoint, et ils doivent y être intégrés. Aussi ces 10 à 11 % que nous avons atteints signifient-ils plus de travail pour chacun de nous. Et c’est ce qui est effrayant.

Dans ce contexte, à Prague, les débats ont principalement porté sur les prochaines échéances électorales. Avec pour objectif les élections au Parlement européen de juin 2014, pour lesquelles, dans chaque pays, les Partis Pirates présenteront des candidats. À ce titre, la principale mesure décidée lors de la conférence a porté sur la création d’un Réseau européen des Partis Pirates, destiné à coordonner les campagnes et à préparer des coopérations entre les futurs députés. Pour Mikulas Ferjencik, délégué tchèque :

Nous devons nous présenter à ces élections sous le même drapeau.

Sur le fond, les thèmes de prédilection du Parti Pirate – la transparence et l’accès aux processus politiques, les libertés numériques et la réforme des droits d’auteur – semblent rencontrer la curiosité d’un électorat à la fois déçu par les partis conventionnels mais inquiets devant des textes autoritaires et des accords commerciaux préparés à huis clos. Selon Rick Falkvinge, l’un des fondateurs du Parti Pirate suédois :

Ce sont des sujets essentiels et ils ont toujours été essentiels. Le problème c’est que les médias généralistes ne comprenaient pas qu’il s’agissait de sujets majeurs pour les générations connectées (…) Le phénomène n’est pas nouveau. C’était la même chose pour les écologistes ou pour les partis travaillistes. Ils n’étaient pas perçus comme légitime jusqu’à ce qu’ils soient élus. Alors, leurs propositions ont pu acquérir une légitimité – tels les dispositifs reposant sur la solidarité pour les salariés, ou le développement durable pour les écologistes.

Présence du Parti Pirate dans le länder de la Sarre (Allemagne)

De ce point de vue, dans son intervention lors de la conférence, l’auteur et théoricien Cory Doctorow a décrit deux convictions qui se répandraient chez les générations numériques. D’une part, que les politiciens ne les représentent pas (Doctorow parle de « nerd fatalism ») ; d’autre part que leur technologie leur permet de contourner un arsenal législatif restreignant les comportements en ligne. À ce titre, le traité ACTA et les débats qu’il a suscités constituent un point de non-retour, selon Doctorow, mobilisant ainsi toute une population pour laquelle le Parti Pirate défendrait le mieux ses convictions. Pour Rick Falkvinge :

ACTA a certainement joué un rôle à l’échelle européenne, mais aussi, de manière plus décisive, à l’échelle nationale. Si vous observez la Pologne (…) ça a donné au Parti Pirate une base solide pour relancer ses opérations.

En Grèce, trois mois après la création du Parti Pirate, 800 membres avaient déjà été recrutés. Et les sondages créditent maintenant le mouvement de 1 % des intentions de vote pour les élections de mai. Pour Yiannas Panagopoulos, délégué grec :

Beaucoup de gens ne nous connaissent pas encore, mais ceux qui nous ont découverts réagissent très positivement. Ils apprécient que nous utilisions la même démocratie directe dans notre propre parti que celle que nous tenterons de mettre en œuvre au gouvernement. Par opposition aux partis conventionnels, nous offrons la transparence et l’accessibilité.

Cette accessibilité aux processus de décisions politiques, sorte de culture de l’open source appliquée à la gestion des affaires publiques, est un principe fondateur affirmé pour les Espagnols du Parti Pirate catalan (région de Barcelone). Selon Kenneth Peiruza, l’un de ses 762 représentants :

Nous défendons l’accès libre au savoir, à la culture et à l’information. Nous estimons qu’il s’agit d’un minimum de base pour une démocratie en bonne santé (…) Nos membres ont 33 ans en moyenne, généralement ils ont fait des études universitaires. À 70 % ce sont des hommes, comme dans n’importe quel autre parti. Nous sommes majoritairement des enseignants, des professionnels de santé, des artistes et des scientifiques.

Un Acta de guerre

Un Acta de guerre

Samedi dernier, un peu partout en Europe, des dizaines de manifestations se sont déroulées contre l'Acta ; un texte qui ...

Un autre membre de la délégation catalane, Muriel Rovira Esteva, note que les médias généralistes leur proposent maintenant de participer à des émissions grand public après les avoir superbement ignorés lors des trois dernières élections de l’an passé.

Ailleurs, en particulier en France et en Grande-Bretagne, la bipolarisation de la vie politique empêche des petits partis d’émerger véritablement lors des élections nationales.

D’où leur intérêt, dans de tels cas, à miser sur les élections européennes. Pour Ed Geraghty, représentant du Parti Pirate britannique et membre du bureau du Parti Pirate international :

Nous faisons ce que de nombreux autres partis ne font plus – frapper à la porte et discuter avec les gens. Nous tentons surtout de les impliquer dans le processus de vote.

Au-delà de ces enjeux électoraux, la conférence a souligné la portée des débats initialement engagés autour du droit d’auteur et des systèmes de surveillance et de contrôle qui lui sont actuellement associé. Pour Cory Doctorow :

Une fois que vous espionnez les loisirs choisis par une population, vous espionnez l’usage qu’elle fait de ses réseaux, ce qui signifie donc que vous espionnez tout.

D’autres interventions ont permis de dépasser le cadre numérique, étroitement technologique, d’une partie des commentaires et des discussions sur ACTA. Une problématique que Julia Schramm, déléguée allemande, résume en une phrase :

Le Parti Pirate n’agit pas pour Internet ; mais pour la liberté.

De grandes intentions donc. Qui n’empêchent pas les réflexions dignes des professionnels de la politique. Tel Rick Falkvinge, précisant que le plus dur n’est pas de se faire élire, mais d’être réélu.

Retrouvez ici-même tous nos reportages sur les différents Partis Pirates.


Image par Loguy

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Paie ton RT: la banque des gazouillis http://owni.fr/2010/03/31/paie-ton-rt-la-banque-des-gazouillis/ http://owni.fr/2010/03/31/paie-ton-rt-la-banque-des-gazouillis/#comments Wed, 31 Mar 2010 16:00:57 +0000 Marie-Andrée Weiss http://owni.fr/?p=11267 Image CC Flickr Ivan Walsh

Image CC Flickr Ivan Walsh

Que vaut votre réputation sur les réseaux sociaux ? Plusieurs sites permettent de la monétiser, comme Whuffie ou TwitBank, qui mesurent la valeur en monnaie virtuelle.

Cher Lecteur,

Merci de lire mon article. Vous pouvez me rendre plus riche. Si, après avoir lu ma prose, vous désirez suivre, presque journellement, le flot de mes pensées, suivez moi sur Twitter, retweetez mes tweets, et contribuez ainsi à ma santé financière.

Les banquiers de la réputation

C’est ce que propose une jeune pousse, Whuffie, un site à but non lucratif qui se propose d’être la banque qui monnaye et échange un bien de plus en plus précieux, notre influence sur les sites de réseaux sociaux. Grâce à un algorithme, Whuffie mesure notre influence sur le réseau Twitter, en attendant de le faire pour d’autres sites, dont Facebook. Il est intéressant de noter que, comme toute monnaie, le whuffie peut être échangé ou donné.

Le terme whuffie a été inventé par Cory Doctorow, qui décrit dans son roman de science-fiction Down and Out in the Magic Kingdom, traduit en français sous le titre Dans la dèche au royaume enchanté, un monde où la monnaie est basée sur la valeur de la réputation. Il y est possible de connaitre rapidement le nombre de whuffies au capital de toute personne rencontrée en utilisant une commande ping. Le nombre de whuffies de notre interlocuteur s’affiche alors sur un HUD (Head Up Display), un affichage tête haute, terme emprunté à l’univers du jeu vidéo qui permet au joueur de connaitre son statut.

Selon Jules, le héros du livre de Cory Doctorow, le whuffie « a recréé la véritable valeur de l’argent » car cette unité mesure « votre capital personnel avec vos amis et vos voisins » et vous permet ainsi « d’évaluer au mieux votre succès ». Nos amis, nos voisins ? Il s’agit bien de notre réseau, dont la valeur même dépend du nombre de connections.

L’idée d’une monnaie basée sur la réputation est reprise en France par la TwitBank, qui utilise la « monnaie de remerciement » exploracoeur. Ouvrir un compte à la TwitBank permet de faire des transferts d’exploracoeurs par le biais de Twitter, et d’en recevoir.

Les autres monnaies virtuelles

L’idée d’une monnaie créée par le biais d’un site Internet n’est pas nouvelle. Le site Second Life a sa propre monnaie, le Linden dollar, que les avatars utilisent pour acheter ce dont ils ont besoin, ou envie, dans ce monde virtuel. Second Life a son propre marché d’échange, le site Lindex, qui permet de convertir des Linden dollars en dollars américains, selon un taux de change fluctuant.

Comment calculer la valeur d’une réputation ?

Second Life fonctionne selon une économie de marché traditionnelle, où le prix d’un bien est en rapport avec la demande, mais le whuffie et l’exploracoeur sont des monnaies basées sur la réputation d’une personne sur les réseaux sociaux, et fluctuent en raison de la confiance accordée ou non à cette personne.

Première difficulté : comment évaluer la valeur de notre influence sur les sites de réseaux sociaux ? Au nombre d’amis et d’internautes qui nous suivent ? Apparemment, ce n’est pas si simple : une étude publiée récemment par des chercheurs internationaux démontre que le nombre de personnes suivant nos tweets n’est pas un indice de mesure fiable de l’influence. Il est vrai que l’on peut suivre quelqu’un, mais ne pas lire ses tweets. A cet égard, le nombre de fois que les tweets sont retweetés est un indicateur de valeur bien plus fiable.

Le site Tweetlevel propose aux utilisateurs de Twitter de calculer leur influence en leur donnant un score. Pour ce, le site détermine trois facteurs différents. Tout d’abord, il calcule l’influence, mesurée par le nombre de retweets. Ensuite, vient la popularité, calculée en fonction du nombre de personnes suivant le compte. Enfin, l’engagement personnel, plus ou moins élevé selon que la personne participe aux débats et aux conversations, et ne se contente pas de publier ses tweets.

La banque Whuffie utilise un système similaire afin de calculer la valeur de la réputation. Whuffie prend en compte quatre facteurs : le nombre de fois où la personne est retweetée, le nombre de fois où la personne retweete les messages des autres, si la personne est suivie par une personne elle-même très influente, c’est-à-dire très riche en whuffies, et enfin si les messages de la personne qui sont retweetés contiennent ou non un lien. Les messages sans lien ont plus de valeur que les messages contenant un lien, car ils sont souvent entièrement le fruit de leur auteur.

Pourquoi ne pas vendre notre réputation ?

Est-il possible de vendre notre réputation ? Nous avons vu que l’économie des mondes virtuels et l’économie du monde réel peuvent être liées, un phénomène désigné en anglais par le terme « real money trading » ou RMT. Il est possible de vendre des biens virtuels, ou même un compte joueur, à un acheteur nouveau venu qui souhaite partir d’un bon pied en bénéficiant des points accumulés par un joueur plus expérimenté, si le site le permet toutefois. Par exemple, les joueurs de World of Warcraft ne peuvent transférer leur compte, et passer outre à cette interdiction entraîne l’exclusion du site.

Nous utilisons souvent notre véritable nom sur les réseaux sociaux, et Facebook interdit même à ses usagers d’utiliser un pseudonyme ou un avatar. Cela rend ces comptes difficiles à vendre. Un site américain, tweetervalue.com, propose néanmoins de calculer la valeur en dollars de notre compte Twitter. Plutôt que d’acheter le compte et de l’utiliser à notre place, on peut imaginer utiliser ce chiffre pour négocier la valeur de nos tweets, et accepter de promouvoir différents produits auprès des personnes qui nous suivent. En ce cas, la Federal Trade Commission, une agence fédérale américaine, considère qu’il s’agit d’un endossement publicitaire qui doit être publiquement révélé.

En droit français, seules les « choses qui sont dans le commerce » peuvent être l’objet d’une convention (article 1128 du Code civil). Les droits de la personne sont incessibles : l’honneur et la réputation sont des biens hors commerce.

La valeur de notre réputation est-elle imposable ?

Qu’elle soit considérée comme une monnaie d’échange ou un bien que l’on peut vendre, est-ce les gouvernements appliqueront bientôt un impôt sur la valeur de notre réputation ?

Selon le Code des impôts américain, est passible d’impôt tout revenu, quel que soit son origine. Julian Dibbel, spécialiste des mondes virtuels, avait gagné d’importantes sommes dans le monde réel en vendant des biens virtuels sur le site eBay, pratique désormais limitée. M. Dibbel tenta de déclarer ces revenus à l’administration fiscale, qui lui suggéra de déclarer ses revenus en tant que revenus de troc. Les utilisateurs de Second Life résidant dans l’Union européenne doivent déjà s’acquitter de la T.V.A. sur certaines transactions, tel l’achat de terrains.

En France, l’article 1 A du Code Général des Impôts inclut dans le calcul de l’impôt sur le revenu les « plus-values de cession à titre onéreux de biens ou de droits de toute nature ». Il peut s’agir de biens corporels comme de biens incorporels, tels les produits de la propriété industrielle et de la propriété intellectuelle. Le législateur pourrait à long terme choisir de considérer la réputation comme un bien immatériel, peut-être similaire au know-how, ou à une marque, ce qui nous permettrait à la fois de protéger la marque « Moi » et de profiter financièrement de notre micro-branding.

Quoiqu’il en soit, ne pas payer l’impôt sur notre réputation et sur les revenus qu’elle pourrait engendrer aura un impact négatif sur nos whuffies et nos exploracoeurs. Profitons encore pour quelque temps du caractère non imposable de notre réputation…

> Illustration par mallix sur Flickr

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