OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 2011 cartographiée http://owni.fr/2011/12/29/carte-2011-bestof-data/ http://owni.fr/2011/12/29/carte-2011-bestof-data/#comments Thu, 29 Dec 2011 07:24:08 +0000 James Cheshire http://owni.fr/?p=90465

Alors que 2011 touche à sa fin, il est bon de revenir sur cette année déterminante pour la cartographie et l’analyse spatiale. Les données géographiques se sont massivement ouvertes, et ont été rendues largement accessibles, conduisant à la production presque quotidienne de cartes inédites et intéressantes.

L’usage croissant de technologie telle que les Google Fusion Tables a rendu la cartographie des données plus facile que jamais. Le nombre de cartes affligeantes est malheureusement également en augmentation – en grande partie en raison de la préférence du web pour la projection de Mercator et les “push-pins” (“punaises”). J’espère que les choses s’amélioreront – à vous Google ! – l’année prochaine.

Pour trouver l’inspiration pour une nouvelle année de cartographie, et sans classement particulier, voilà le Best Of 2011 de l’analyse spatiale. Les cartes présentées ici se sont révélées populaires, participatives, innovantes et ont élevé le niveau des standards de la cartographie.

La carte des connections Facebook de Paul Butler

Celle-ci se faufile tout juste dans le classement, puisqu’elle a été réalisée en décembre 2010. L’intérêt de la carte est dans ce qu’elle ne montre pas – la plupart de l’Afrique, par exemple – plutôt que dans ce qu’elle affiche. Elle en a inspiré bien d’autres, et a élevé le niveau de détails et d’ampleur de la cartographie des réseaux sociaux.

La carte des noms de famille aux États Unis

Je pense que la carte National Geographic Surnames est l’une des productions typographiques les plus brillantes de l’année passée – et elles sont de plus en plus nombreuses. Les cartes typographiques peuvent présenter plusieurs variables (couleur, taille de police, etc) et sont souvent immédiatement engageantes.

Celle-ci était particulièrement populaire, tout comme sa “sœur” des noms de famille londoniens.

Voyage dans la galaxie

Cliquer ici pour voir la vidéo.

J’aime vraiment cette vidéo puisqu’elle permet simplement de démontrer l’ampleur de l’univers. Je passe ma vie à cartographier des choses qui couvrent des surfaces géographiques relativement réduites et il y en a suffisamment pour me tenir occupé. Nous avons à peine commencé à cartographier l’univers et je pense que cette vidéo saisit l’immensité de cet exercice.

iPhone Tracker

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette carte n’a pas été choisie pour son génie cartographique mais davantage pour avoir révélé le volume de données que nos appareils électroniques, dans ce cas précis, les iPhone, sont capables de collecter. Elle alerte sur la collecte continue de nos données géographiques et la facilité de traquer l’utilisateur, quelque soit l’endroit où il se trouve.

Les cartogrammes de FedEx

Les cartogrammes sont devenus progressivement une façon de représenter la démographie. Je n’ai aucun problème avec la publicité, tant qu’elle reste aussi informative. Je pense que ces cartes remplissent leur rôle puisqu’elles fournissent les meilleures animations de cartogrammes que j’ai vues, en passant d’un jeu de données à un autre. Je suis donc content de donner mon pouce à FedEx pour cette pub.

Naming Rivers

La carte “Naming Rivers” montre comment différents facteurs culturels et linguistiques ont influencé le nom des caractéristiques géographiques des États-Unis. De nos jours, on parle d’un “monde sans frontières” mais c’est manifestement faux puisque les choses auxquelles nous nous confrontons chaque jour sont toujours influencées par les mouvements irréguliers de diverses populations à travers le temps.

La collaboration scientifique dans le monde

Cette carte, inspirée par celle sur les connections Facebook (cf. supra), démontre la domination de quelques pays dans la production scientifique et le caractère limité des collaborations entre États.

Ce modèle est repris dans de nombreuses bases de données. Il est une nouvelle illustration du fait que l’ “international” ne désigne souvent qu’une minorité de pays.

La carte Twitter des langages d’Eric Fischer

J’aime vraiment ces cartes, pour leur réalisation mais aussi pour leur démonstration. Elles indiquent que les frontières linguistiques et nationales peuvent aussi être visibles sur Internet. Il y a également une tendance à la cartographie raffinée des données de Twitter, c’est donc l’occasion d’en avoir une perspective globale.

10 ans d’accidents de la route en Grande-Bretagne

On dit souvent que la voiture n’aurait jamais été autorisée si elle devait respecter les critères actuels de santé et sécurité. Avec des cartes comme celle-ci, il et facile de comprendre pourquoi. ITO World a fait preuve d’intelligence dans l’usage des icônes, en allant plus loin que les simples repères sur une carte.

La hauteur de la vague


Cette année a été marquée par un tremblement de terre dévastateur au Japon, suivi d’un tsunami qui a frappé ses cotes. NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) a réalisé une série d’excellentes cartes et visualisations pour aider à placer et à expliquer les événements. La carte montre la hauteur probable de la vague. Je l’ai trouvée intéressante car elle indique à la fois l’étendue des vagues et leur forme, sorte de tentacules encerclant la Terre.

Petite histoire des fuseaux horaires

Les bonnes cartes permettent d’informer et j’ai trouvé que le globe interactif de la BBC était une excellente manière d’en savoir plus sur les fuseaux horaires. La BBC est devenue de plus en plus ambitieuse dans ses réalisations et je pense qu’elle s’est surpassée avec celle-ci.

xkcd : Quelle projection êtes-vous ?

Cette réalisation saisit parfaitement les différents avis sur les nombreuses façons de projeter une carte. Vous avez peut-être deviné à la lecture des premières lignes de ce billet que les projections sont décisives et souvent considérées comme trop complexes pour qu’on s’en occupe.


Billet initialement publié sur Spatial Analysis et en version originale sur Owni.eu.

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Si les gamers cartographiaient le monde http://owni.fr/2010/03/08/si-les-gamers-cartographiaient-le-monde/ http://owni.fr/2010/03/08/si-les-gamers-cartographiaient-le-monde/#comments Mon, 08 Mar 2010 06:55:17 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=9615

Comment l’expérience vidéo-ludique peut-elle influencer notre perception de l’espace ? Croisement de passions oblige, je m’interroge depuis longtemps sur les connexions entre la carte et les jeux vidéo. La carte serait un « voyage immobile », disent les géographes… Mais n’est-ce pas tout autant le propre des univers virtuels ?

Comme beaucoup, j’ai parcouru mes premières cartographies numériques en explorant des mondes virtuels, bien avant les Google Earth et consorts de ces dernières années. Ah, les joies du mode 7… (quel dommage que vous n’entendiez pas la musique qui va avec !)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

En travaillant sur le sujet pour Chronos, j’ai été amené à m’interroger sur l’impact que pouvaient avoir eu ces jeux sur notre génération de gamers. Google Street View aurait-il existé sans développeurs bercés à la vue subjective ? La lecture d’un billet chez Transit-City1 a achevé de me convaincre du potentiel des jeux vidéo dans le renouvellement de l’imaginaire cartographique. « Et si être un tueur aidait à mieux naviguer dans la ville ? »

« [GTA 4] est, selon moi, le véritable révélateur de nos nouvelles façons de penser la ville et ses mobilités. C’est, en effet, dans ce jeu que nous testons ce que sera notre mobilité connectée de demain.

Une fois que vous aurez joué plusieurs heures à GTA 4, et que vous serez donc devenu une véritable crapule, vous n’aurez plus aucun mal à vous adapter avec votre mobile à Street View ou EveryScape.

Bref, toute cette pop culture si souvent méprisée et qui irrigue pourtant, aujourd’hui, totalement nos imaginaires et nos façons d’envisager la mobilité des années à venir. »

Les cartographies de demain puiseront directement dans notre culture pop&geek. On peut d’ores et déjà lancer quelques problématiques prospectives. 1., dans quelle mesure la pratique de l’espace virtuel transforme celle de notre environnement urbain réel ? J’y reviendrai dans un prochain dossier, autour de la question des jeux en réalité alternée ou continue dans la ville (réflexion déjà entamée ici).

2., plus concrètement : comment les cartographes peuvent-ils s’inspirer du jeu vidéo ? Nicolas Nova, expert des services géolocalisés et grand explorateur des cultures pop, proposait quelques pistes dans un bel entretien réalisé par Jean-Christophe Plantin pour le Hub :

« Comment peut-on concevoir des cartes aujourd’hui en tirant les leçons du numérique (des usages de la carte numérique, de la culture de la navigation dans les jeux vidéos), et comment peut-on les adapter au papier ? En partant de toutes les recherches sur l’orientation dans les espaces virtuels (jeu vidéos, mondes 3D, le Web…), il me semble que tout un ensemble de principes de conception et de mécaniques d’interaction peuvent être « sortis du numérique ».

Here and There de BERG [voir ci-dessous] est un projet que je trouve assez intéressant à cet égard. Le but des designers graphiques consistait à justement transférer ces principes de conception de cartes provenant du numérique. La carte « Here and There » est une projection égocentrée [Une "First Person Map", en quelque sorte], c’est-à-dire qui représente les distances de manière différente selon les individus. La projection la plus proche de l’usager propose une représentation 3D et plus l’on s’éloigne de celui-ci, plus la carte reprend un mode « plan ». Ce type de cartographie original permet de mieux connecter l’environnement immédiat de l’usager à une représentation des lieux plus éloignés.

uptown

D’autres principes venant du jeu vidéo pourraient ainsi être appliqués. C’est le cas notamment du « Fog of war ». Il s’agit de représenter sur la carte vue du ciel uniquement l’environnement autour du joueur et non ce qui est distant. Des cartes papiers égo-centrées (donc situées dans certains lieux) pourraient ainsi appliquer ce principe. »

Pour les moins connaisseurs, le Fog of War – ou « Brouillard de guerre » – est un élément de gameplay principalement utilisée dans les jeux de stratégie militaire afin de rendre plus imprévisibles les mouvements de l’intelligence artificielle. Il est alors impossible de voir les unités ennemi dissimulées dans la partie ombragée, laquelle se dissipera en partie avec l’envoi d’une unité d’éclaireur.

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Un bel exemple dans Advance Wars

A quoi ressemblerait un service géolocalisé mimant ce « Fog of War » ? Une telle fonction trouverait à mon avis toute sa place dans un « buddy finder »2, où ne seraient indiqués que les amis situés dans un périmètre limitée centré sur l’utilisateur.

Un « brouillard de géolocalisation » pourrait alors limiter la dimension intrusive des applications géolocalisées, ou favoriser l’exploration du territoire dans une perspective de « sérendipité« . Les pistes sont nombreuses, basées sur le « Fog of War » ou d’autres procédés ludo-cartographiques. Laissons les gamers cartographier le monde, il n’en sortira que du bon… Venez en discuter dans les commentaires !

EDIT : Merci à Nicolas Nova qui vient de me partager cette carte expérimentale de Julian Bleecker mettant en scène un effet « brouillard de guerre » sur une Google Maps. Le résultat est probant, invitant à explorer l’environnement urbain méconnu.

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  1. On ne se refait pas ! []
  2. Application permettant de voir en temps réel la présence de son réseau social sur un carte, comme Google Latitude ou dans une certaine mesure Foursquare. Voir ici. []

Billet initialement publié sur pop up urbain

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