OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Le nouvel observateur de tes mails http://owni.fr/2012/08/28/le-nouvel-observateur-de-tes-mails/ http://owni.fr/2012/08/28/le-nouvel-observateur-de-tes-mails/#comments Tue, 28 Aug 2012 15:09:21 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=118932 Le Nouvel Observateur, Laurent Joffrin déplore que l'État ne puisse pas vérifier la véracité de ce qu'écrivent les gens par e-mail. Petit florilège des réactions suscitées, sur Twitter et du côté des journalistes Internet, par cette étonnante proposition.]]>

En juillet 2011, Laurent Joffrin s’était illustré en sommant un utilisateur de Twitter de… ne pas le tutoyer. L’outrecuidant avait en effet osé le titiller en lui rappelant sa participation à l’émission de télévision “Vive la crise” qui, en 1984, prônait les vertus de la crise économique.

Le rabroué, par ailleurs contributeur de l’observatoire des médias Acrimed -qui a fait de Joffrin l’une de ses têtes de turc-, était revenu sur cet épisode dans un long article, Laurent Joffrin, de son côté, y consacrant l’un de ses éditos, Qui vous autorise @ me tutoyer ?

Un mois plus tard, @Laurent_Joffrin cessait de s’exprimer sur Twitter.

En cette rentrée politique 2012, Laurent Joffrin s’illustre de nouveau, avec un édito fustigeant, cette fois, les “dérives du web” :

Un texte circulant tout l’été de boîte e-mail en boîte e-mail a répandu de fausses informations sur la “Commission de rénovation et de déontologie” présidée par Lionel Jospin. L’illustration d’une dérive.

La “rumeur“, vilipendée par Laurent Joffrin ce 27 août 2012, avait déjà été dénoncée… le 25 juillet dernier, par Béatrice Houchard, rédactrice en chef adjointe du Figaro (reprise par Rue89), puis par Vincent Daniel de FranceTVInfo, ainsi que par Lionel Jospin sur Europe 1 (repris par Arrêts sur Images), et bien évidemment par l’AFP (repris par Le Monde). Le NouvelObs.com, par contre, n’avait jusque-là publié aucun article au sujet de cette rumeur.

Un mois après ses confrères, Laurent Joffrin remet donc le couvert, au prétexte que la rumeur continue à circuler par e-mail. Et de fustiger les “adversaires de toute régulation d’Internet“… comme s’il était possible, ou envisageable, de “réguler” la correspondance privée (comment ? en lisant tous les courriers ?), ou comme si l’État pouvait empêcher les rumeurs de se propager (en ne donnant le droit qu’à certains de parler, et l’ordre aux autres de se taire ?).

Le Net “ne produit rien”

Laurent Joffrin qui, rappelle Guillaume Champeau sur Numerama, avait déjà voulu taxer les FAI, mais également Google, avant d’apporter son soutien à la Hadopi, a toujours eu des problèmes avec le Net. Il s’était déjà prononcé, en l’an 2000, en faveur d’une régulation du Net, qualifiant même d’”idiots utiles du capitalisme sauvage” les opposants à une régulation étatique.

Déplorant le mauvais combat de Laurent Joffrin, Eric Mettout, rédacteur en chef de LExpress.fr, souligne quant à lui qu’”Internet n’est pas plus responsable des débordements qui s’y produisent que l’imprimerie des dérapages du Sun” :

Les tenants de sa neutralité ne sont pas allergiques « à toute application à la Toile des règles professionnelles ou des lois en vigueur dans les autres médias », mais, au contraire, aux carcans sur mesure, Acta, Sopa, Pipa, Hadopi, bientôt CSA… que veulent lui imposer ceux qui nous gouvernent – et quelques journalistes mal renseignés.

Par ailleurs, et comme le rappelle de son côté Xavier Berne sur PCInpact, le Net n’est pas une “zone de non-droit“, Martin Rogard, directeur France de DailyMotion, précisant à ce titre qu’on trouve 12960 citations du mot Internet sur legifrance…

En 2010, Laurent Joffrin, au détour d’une tribune appelant à “faire payer Google” au motif que “les internautes, pour une grande partie, se contentent de butiner les résumés qu’ils trouvent à portée de clic sur Google (et que) les journalistes du monde entier, sans trop en avoir conscience, travaillent ainsi, non pour le roi de Prusse, mais pour les actionnaires de Google”“, avait déjà étal toute son mépris et sa méconnaissance du Net en écrivant une phrase qui a beaucoup tourné sur Twitter :

Si le Net est un magnifique outil de diffusion, il ne produit rien.

Entre autres choses, le Net produit de la conversation, du débat, de la confrontation d’idées, il permet aux gens qui le veulent de pouvoir s’informer, se renseigner, de répondre à ceux qui écrivent n’importe quoi mais également de… s’offrir un bon coup de com’ buzz’ à peu de frais.

Benoît Raphaël souligne en effet que “Laurent Joffrin est remonté dans le radar des buzz de ce début de semaine“, au point d’arriver en 6e position sur les dernières 24 heures, derrière Rihanna et Johnny Halliday, et devant Neil Armstrong. Illustration avec ce petit florilège de vos réactions sur Twitter, où l’on ne trouvait personne à défendre la prise de position de Laurent Joffrin :


Photo de Laurent Joffrin via Wikimedia Commons (CC BY SA David Monniaux) et bidouillée par Owni ~~~~=:)

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De “tous sur Twitter” à “tout sauf twitter” http://owni.fr/2011/06/02/de-tous-sur-twitter-a-tout-sauf-twitter/ http://owni.fr/2011/06/02/de-tous-sur-twitter-a-tout-sauf-twitter/#comments Thu, 02 Jun 2011 15:09:11 +0000 Benoit Raphaël http://owni.fr/?p=65793

Il fallait s’y attendre. La gloire médiatique est un balancier. Gloire puis gloriole. Ou l’inverse. Après avoir été encensé par les médias dans l’emballement du “printemps des réseaux sociaux” : révolutions arabes, mort de Ben Laden et arrestation de DSK, Twitter est désormais la cible d’une contre-attaque médiatique. Et comme “médiatique” rime rarement avec “finesse”, voici un florilège de cette nouvelle vague des “Tous sauf Twitter” :

Du “sensationnalisme erroné”

Pendant l’affaire DSK, Twitter est devenu une plateforme incontournable pour les journalistes, le réseau social étant le seul outil capable de rendre compte en temps réel ce qui se disait dans la salle d’audience. Malgré cela, pour Canal +, utiliser Twitter, ce n’est pas faire du journalisme. La chaîne cryptée a “interdit” à sa correspondante Laurence Haïm de tweetter depuis le tribunal, rapporte David Medioni sur son blog. A la place, on lui a préféré le bon vieux SMS. La journaliste informait donc sa rédaction en chef par sms… Explication de Rodolphe Belmer, le patron de la chaîne chez Emmanuel Berretta du Point : Twitter c’est du sensationnalisme :

Les grands médias ont tout intérêt à assurer les règles de contrôle de l’information. Une chaîne comme Canal+ ou I>télé doit pouvoir maîtriser sa ligne éditoriale et non reprendre à son compte des tweets sensationnalistes quand ils ne sont pas erronés.

Sauf erreur de ma part, les tweets repris à l’antenne par les concurrents de Canal+ (LCI et BFM TV en tête) étaient les tweets des journalistes de CNN ou de France Info… bref, des sources identifiées. Soit Rodolphe Belmer est hypocrite, soit il ne comprend pas bien ce qu’est Twitter. “Les grands médias ont tout intérêt à assurer les règles de contrôle de l’information” ? Chiche. Faire son travail de journaliste c’est identifier ses sources sur Twitter, pas les ignorer. Un journaliste qui ne sait pas exploiter les réseaux sociaux ne fait pas son travail correctement. Ignorer que l’annonce de la mort de Ben Laden a été publiée d’abord par une source identifiable sur Twitter et se contenter d’attendre l’annonce officielle pour commencer à travailler, ce n’est plus acceptable pour un média en temps réel. Encore une fois, Twitter n’est pas l’AFP, mais un outil. Twitter n’est pas sensationnaliste, ni “erroné”, on pourrait le dire d’un média. Twitter est réactif. Aux journalistes d’y appliquer leurs règles.

Citer une marque c’est lui faire de la pub

La décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel a fait couler beaucoup de pixels sur la toile cette semaine. Les chaînes d’info et de radio ne pourront plus renvoyer leurs téléspectateurs et auditeurs vers leurs pages Facebook ou Twitter, estime le CSA. Elles devront désormais dire : allez voir notre page sur “les réseaux sociaux”, ce qui ne veut rien dire.
Mardi, Christine Kelly, conseillère au CSA, est même allée plus loin. Elle a déclaré à l’AFP : “On peut dire: ‘le ministre X qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux’”. Pas sur Twitter ! Absurde.
Sur Slate, Vincent Glad nuance : “On ne peut pas tout à fait esquiver l’alerte donnée par le CSA: il n’est pas très sain que deux entreprises privées gèrent un annuaire mondial électronique (Facebook) et la nouvelle particule élémentaire de l’information (Twitter).”

Il faudrait, ajoute-t-il, que les deux champions du média social perdent leurs majuscules pour entrer dans la famille des noms communs aux côtés de la poste, du scotch et du frigo. 10% de la population mondiale est membre de Facebook. Ça vaut bien une entrée dans le Robert, non ?

Nid à rumeurs ?

Ce n’est pas complètement faux, Twitter est un bistrot géant boosté à la viralité, où les internautes s’échangent librement des commentaires et des informations. Il y a donc autant de rumeurs qu’au café du commerce. Lundi, on a appris que Twitter avait été forcé à révéler l’identité d’un utilisateur de Twitter aux autorités britanniques. Un conseiller régional était accusé d’avoir diffusé anonymement sur Twitter des informations diffamatoires sur des collègues. A vérifier. L’affaire est résumée par Emmanuel Tellier de Télérama :

“Sous pseudo, ce monsieur – un certain Ahmed Khan – aurait propagé, via Twitter, un certain nombre d’allégations contre les membres du conseil régional au sein duquel il officie lui-même (dans le nord est de l’Angleterre, non loin de Newcastle). Ces représentants élus ont porté plainte, directement en Californie, et un juge a ordonné à Twitter de « donner » le corbeau qui gazouillait sur Twitter. Une fois l’enquête technique terminée, le juge a transmis le nom aux plaignants, et le « twittos » masqué fait aujourd’hui grise mine, tout en niant les faits. C’est une première, et évidemment, un cas amené à faire jurisprudence… Notamment dans « l’affaire Ryan Giggs », ce footballeur de Manchester United dont l’infidélité a été révélée sur Twitter, là aussi anonymement.”

Là encore, accuser Twitter est facile. Evidemment, il serait anormal de nier le droit à un citoyen ou à une personne morale de poursuivre un utilisateur de Twitter pour avoir publié des informations diffamatoires ou portant atteinte à sa vie privée. Même en 140 signes, l’estoc peut être fatal… Twitter est référencé sur Google, donc même si vous n’êtes pas abonné à l’auteur du tweet infamant, en tapant votre nom dans Google vous risquez de tomber sur de fausses informations vous concernant. Il y a donc bien un “dommage”, au sens juridique du terme, qui appelle “réparation”. De la même manière, quand vous hébergez des blogs, vous êtes susceptible de tomber sous le coup d’un mandat vous réclamant l’adresse IP d’un blogueur tombant sous le coup d’une plainte. Twitter n’est rien d’autre qu’une plateforme de micro-blogs, et donc soumise aux lois sur la liberté d’expression.

Problème : quid des re-tweets ? C’est à dire des tweets des internautes qui se contentent de partager un tweet diffamatoire ? Sachant que, vu sa petite taille, un tweet peut être retweeté des milliers de fois, vous imaginez la panique… En même temps, la spécificité de Twitter pourrait être une bonne affaire pour les avocats des peoples, dont la traque aux atteintes à la vie privée de leurs clients sur Internet est devenu un vrai business. Au risque de pousser les hébergeurs et les internautes à s’auto-censurer à outrance.

Mais le vrai risque est ailleurs : que Twitter réagisse aux injonctions de la justice d’un Etat de droit, soit. Mais comment réagira Twitter lorsque la demande d’identification proviendra d’une dictature comme la Lybie ? Jusque là, c’est un tribunal américain qui a répondu à une demande des autorités britanniques, Twitter n’a pas été saisi directement. Mais demain ? Twitter est de plus en plus exposé, de plus en plus populaire, donc de plus en plus attaqué. Twitter est un business, il devra protéger ses intérêts. Et quand un business devient une place publique incontournable pour les citoyens, il y a danger de conflit d’intérêt.

Dans les démocraties, la liberté doit s’inscrire dans le cadre de la loi, c’est normal. Mais il y a deux poids deux mesures. Car enfin, à force de méconnaître les réseaux sociaux et de les accuser de tous les maux, on en oublie parfois de voir la réalité : la rumeur n’est pas née sur Internet, la malveillance non plus, ni le mauvais journalisme. En attaquant systématiquement le couteau on en oublie l’assassin.

Et plutôt que d’entendre nos gouvernants prôner la nécessité de “réguler Internet”, voire de le “moraliser”, je préfèrerais qu’ils insistent d’abord sur cette autre nécessité, impérieuse celle là : protéger Internet. C’est aussi par les réseaux sociaux que tombent aujourd’hui les dictatures, c’est par eux que des voix continuent de s’exprimer et de dénoncer quand les autres médias ont été muselés.

Internet fait peur. Mais il souffle aussi un formidable vent de liberté, de transparence et de progrès. C’est aussi le devoir des journalistes : avant de dénoncer Internet, ils doivent accompagner l’information sur Internet. Mais pour accompagner, il faut comprendre.

À lire aussi le billet d’Erwann Gaucher sur CrossMediaConsulting

Article publié initialement sur La Social News Room sous le titre Après le “tous sur Twitter”, le “tout sauf Twitter” ?

Illustrations Flickr CC par Chollingsworth3

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La Russie, une ennemie d’Internet ? http://owni.fr/2010/03/28/la-russie-une-ennemie-dinternet/ http://owni.fr/2010/03/28/la-russie-une-ennemie-dinternet/#comments Sun, 28 Mar 2010 10:59:54 +0000 Gregory Asmolov (traduction Suzanne Lehn) http://owni.fr/?p=11014 3348647713_8a2da0778b

capture-de28099ecran-2010-03-27-a-225307Le degré de liberté de l’Internet russe est matière à débats. Les uns placent la Russie en compagnie de la Chine et de l’Iran sur la liste des “ennemis d’Internet”. Les autres contestent vigoureusement ce genre de généralisation et proclament que l’Internet russe est la sphère publique la plus libérale et la moins contrainte du pays.

Le récent “rapport sur les ennemis d’Internet” de l’ONG internationale Reporters Sans Frontières a tenté de mettre un peu d’ordre quant à la position de la Russie sur l’échelle de la liberté d’Internet. L’organisation a placé ce pays sur la liste des “pays sous surveillance.” Cette position et plus particulièrement la justification donnée par les auteurs du rapport ont suscité discussion et désaccord en Russie.

Le rapport originel affirme :

En Russie, suite au contrôle exercé par le Kremlin sur la majorité des médias, Internet est devenu l’espace d’échange d’informations le plus libre. Mais son indépendance est menacée par des arrestations et poursuites de blogueurs, ainsi que des blocages de sites “extrémistes” qui ne le sont pas toujours. La propagande du régime est de plus en plus présente sur la Toile. Il existe un vrai risque qu’Internet ne se transforme en outil de contrôle politique.

Et de citer une longue liste d’activités en rapport avec l’administration qui ne peuvent passer que pour une limitation de la liberté d’Internet. Parmi ces activités il y a le système de surveillance de la Toile “SORM-2″ qui rend possible la surveillance des contenus en ligne par les services de sécurité. Le rapport a aussi noté le fait que certaines des principales plates-formes de médias sociaux étaient rachetées par des oligarques très proches du pouvoir. “Reporters Sans Frontières” a en outre cité l’affaire du blocage de sites internet d’opposition par le fournisseur d’accès internet WIMAX Yota, les cyber-attaques contre les sites libéraux et les persécutions de blogueurs.

Mais il y a aussi des constatations plus optimistes. Le rapport laisse entendre que “l’Internet est devenu un espace dans lequel les gens peuvent dénoncer la corruption des fonctionnaires russes.” Néanmoins la conclusion est qu’en dépit de cela “l’impact de ces mobilisations en ligne, blogs et nouveaux médias sur la société russe reste relativement limité” et avertit que la censure sur RuNet (l’Internet russe) est susceptible de s’accroître.

Dès la publication du rapport, Radio Free Europe/Radio Liberty, une station financée par le Congrès des États-Unis, a demandé à quelques spécialistes de l’Internet russe de le commenter. Le célèbre blogueur et journaliste Oleg Kozyrev a déclaré [en russe] à RFE/RL:

Мы живем в ситуации, когда любой блогер может стать участником уголовного дела. Но тотального преследования блогеров, конечно, сейчас в России нет. Есть просто эпизодические удары по некоторым гражданским активистам. Я бы разделил ситуацию с блогерами на два типа: собственно преследование государства – силами правоохранительных структур, провластных политических организаций. И когда блоггер подпадает под административные или уголовные правонарушения из-за того, что законодательство его надежно не защитило.

Nous vivons une situation où n’importe quel blogueur peut devenir partie prenante d’un acte criminel. Mais il n’y a pas actuellement de persécution totale des blogueurs en Russie. Il y a simplement quelques coups assénés épisodiquement à des activistes citoyens. Je diviserais la situation des blogueurs en deux séries de cas : la persécution par le gouvernement avec l’aide des structures de maintien de l’ordre et la situation où un blogueur tombe sous le coup d’infractions administratives ou criminelles parce que la législation ne l’a pas protégé efficacement.

Le directeur exécutif de l’agence “Réseaux sociaux” Denis Terehov s’inscrit en faux [en russe] contre l’idée de censure sur RuNet :

О какой цензуре можно вести речь, если на сегодняшний день в Рунете есть 60 млн. аккаунтов сети в “Контакте”, 50 млн. аккаунтов в “Одноклассниках” и 2 млн. дневников в “Лайф Джорнале”. Кто кого контролирует? Кто кому не дает писать? Мы же не в Китае, где цензурируют “Гугл”. Мы же не в Казахстане, где отключили “Лайф Джорнал”. Никто никому не запрещает писать, объяснять свою позицию.

De quelle censure parle-t-on alors qu’il y a 60 millions de comptes sur Vkontakte.ru, 50 millions sur Odnoklassniki.ru et deux millions de journaux en ligne sur Livejournal ? Qui empêche qui que ce soit d’écrire ? Nous ne sommes pas en Chine où ils censurent Google. Nous ne sommes pas au Kazakhstan où ils ont fermé Livejournal. Personne n’interdit à qui que ce soit d’écrire et d’exprimer sa position.

Le président de la “Fondation pour la protection de la liberté de parole” Alexeï Simonov souligne [en russe] la différence entre Internet et les médias traditionnels russes, où les rédacteurs en chefs et les journalistes savent d’avance ce qu’ils ne sont pas autorisés à dire :

Что касается Интернета, то там цензуры не может быть. Цензура – это предварительный просмотр перед публикацией. Но ведь невозможно предварительно посмотреть, например, блог, верно? Вопрос не в том, чтобы не дать этому выйти, а в том, чтобы наказать за то, что уже вышло. А это уже называется по-другому.

En ce qui concerne Internet, il ne peut y avoir aucune censure. La censure, c’est une analyse préliminaire avant la publication. Mais il est pour sûr impossible d’examiner préventivement un blog, pas vrai ? Il ne s’agit pas d’empêcher quelque chose d’être publié, mais de punir pour quelque chose qui l’a déjà été. Et ça porte un autre nom.

“La plus étonnante collection de mythes et de légendes sur RuNet”

Quoi qu’il en soit, au-delà de la discussion si l’Internet russe est censuré ou pas, la façon dont cette affirmation a été justifiée par le rapport sur les “Ennemis d’Internet” a suscité quelques débats et discussions. Alexander Amzin,spécialiste d’Internet à la principale agence d’information en ligne russe Lenta.ru a écrit un article contestant la plupart des faits cités dans le chapitre sur la Russie du rapport de “Reporters sans Frontières”.

A.Amzin écrit [en russe]

Эти шесть страниц – самое удивительное собрание мифов и легенд Рунета последних нескольких лет.

Ces six pages sont la plus étonnante collection de mythes et de légendes sur RuNet de ces quelques dernières années.

Selon Alexander Amzin, certains des faits cités dans le rapport sont connus de longue date. Ainsi, le système SORM-2 fonctionne depuis 2000 et il n’est pas clairement prouvé qu’il ait été à l’origine de la moindre action répressive. En outre, A. Amzin rappelle que la plupart des pays dans le monde ont des systèmes de contrôle du trafic. Autre fait ancien, l’achat de Livejournal par un oligarque russe proche du Kremlin. Il n’y a pas non plus de preuve évidente que cela ait eu un effet sur la liberté d’expression sur la plateforme de blogs la plus populaire du pays.

Alexander Amzin rappelle aussi que le blocage de sites web par l’hébergeur Yota s’étendait à des sites gouvernementaux. Il note que les développements ultérieurs de cet incident ont montré que ce blocage ne résultait pas de la censure mais d’un problème technique. Le spécialiste de Lenta.ru souligne que Vadim Tcharouchev, qui a été interné contre sa volonté dans un hôpital psychiatrique n’était pas le créateur du réseau social VKontakte.ru, comme l’affirme le rapport, mais un militant des réseaux sociaux. A. Amzin conteste également l’affirmation que la loi russe autorise les autorités à intercepter des données sur la Toile sans mandat judiciaire préalable.

Ce qui a le plus indigné Alexander Amzin, c’est l’affirmation du rapport sur un groupe appelé la “Brigade”, composé de gens qui postent des commentaires pro-gouvernementaux (dont certains le feraient contre paiement).

К сожалению, аналитикам “Репортеров без границ” никто не объяснил, что “бригада” является городской легендой Рунета. Говорят, что у всех популярных блогеров есть куратор в органах. Говорят, что все патриоты сидят на зарплате. Говорят, что власти специально организуют распределенные атаки на оппозиционные сервера. Все это слухи одного порядка, для критического анализа которых достаточно бритвы Хэнлона

Malheureusement, personne n’a expliqué aux analystes de “Reporters sans Frontières” que “la brigade” est une légende urbaine de RuNet. On dit que chaque blogueur populaire a un curateur dans les organes [de sécurité]. On dit que tous les patriotes sont payés. On dit que les autorités organisent spécialement des attaques par déni de service contre les serveurs informatiques de l’opposition. Tout cela, ce sont des rumeurs du même acabit, pour l’analyse critique desquelles il suffit d’utiliser le Rasoir de Hanlon («Ne jamais attribuer à la malignité ce que la stupidité suffit à expliquer» ).

Alexander Amzin écrit aussi que l’affirmation selon laquelle la mobilisation en ligne se borne à RuNet ignore la réalité. Cependant, il y a un point qui rencontre l’accord de l’expert russe :

Может создаться впечатление, что отчет состоит из одних ошибок. Это не так. Серьезная часть документа занимает ровно одну страницу. Там перечислены блогеры, которые за свои высказывания понесли уголовную ответственность или просто стали фигурантами уголовных дел. Блогеров действительно сажают, и это действительно очень плохо.

On peut en retirer l’impression que le rapport est entièrement erroné. Ce n’est pas le cas. Il y a une partie sérieuse de ce document qui tient en une page. C’est une liste de blogueurs qui pour leurs opinions ont fait l’objet de poursuites criminelles ou sont simplement passés en procès. Des blogueurs sont certes emprisonnés et certes, c’est très mauvais.

L’article d’A. Amzin a aussi soulevé un débat parmi les utilisateurs de RuNet. Certains ont affirmé que A. Amzin lui-même fait preuve d’un patriotisme exagéré et ont cité des anecdotes très récentes qui avaient fait monter la méfiance envers la zone RuNet, dont la fermeture des sites Torrents.ru et Ifolder.ru. On peut aussi rappeler l’affaire de la fermeture de l’index des blogs Yandex qui a fait disparaître l’une des plates-formes les plus influentes pour un ordre alternatif de l’information sur RuNet.

L’un des commentaires de la critique d’A. Amzin, conteste toutefois [en russe] l’affirmation que la “Brigade” n’est qu’une légende urbaine :

Тролли есть. Все сайты где обсуждается наше родное дерьмо валят тупыми однотипными комментами с целью свести обсуждение на банальные оскорбления. И за это начисляется зарплата. И есть кураторы. Автор, Вы не из них? Истеричное выдергивание ошибок списка “врагов интернета” выдается как необъективность всего списка. Автор считает, что “Репортеры без границ” не в состоянии мониторить инфу про Рунет?

Il y a des trolls. Tous les sites où notre population discute de notre merde débordent de commentaires stupides du même genre ayant pour but de réduire la discussion à des insultes ordinaires. Et pour cela il y a un salaire versé. Et il y a des curateurs. Auteur, êtes-vous un de ceux-là ? La tentative hystérique de liste d’erreurs des “ennemis d’Internet” est présentée comme une preuve du manque d’objectivité du chapitre entier. L’auteur considère-t-il que “Reporters sans Frontières” n’est pas capable de vérifier l’information sur RuNet ?

La polémique sur le chapitre russe des “ennemis d’Internet” du rapport accentue le caractère hautement complexe de la réalité dans le segment russe de l’Internet. Les questions de la nature de l’engagement des pouvoirs publics, de la censure et des limites à la liberté d’expression n’ont pas de réponse simple. RuNet est nécessairement sous surveillance. Inclure la Russie dans la liste des pays préoccupants est certainement justifié. Mais il y faut aussi une approche prudente, capable de distinguer le mythe des faits, essayer d’examiner la complexité, et bannir l’approche “en noir et blanc” qui classe certains procédés comme preuves d’une action répressive de la part des autorités.

Billet initialement publié sur Global Voices

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Bruit, rumeur et information http://owni.fr/2010/03/19/bruit-rumeur-et-information/ http://owni.fr/2010/03/19/bruit-rumeur-et-information/#comments Fri, 19 Mar 2010 09:02:32 +0000 Erwan Alix http://owni.fr/?p=10398 rumeur

Photo CC Yung GrassHopper sur Flickr

Ce 18 mars était une journée animée sur le front de l’info et du web à Rennes. A 11h39, une forte détonation a été entendue dans la ville et alentours. Le web local s’est enflammé. L’occasion de parler de bruit, de rumeur et d’information.

Pensez-vous que cette illustration sert ou dessert le billet ? Je  me pose la question...

Pensez-vous que cette illustration faite à la main sert ou dessert le billet ? Je me pose la question…

Il était donc 11h39 ce matin lorsque de nombreux Rennais ont entendu un gros boum, et pour certains, ressenti une vibration. Dès 11h41, un utilisateur de Twitter demandait si d’autres twitterers avaient entendu ce bruit. Il était retweeté à plusieurs reprises dans l’heure de midi.

J’étais à Chantepie, et moi je n’ai rien entendu. J’ai vu cette rumeur sur Twitter en début d’après-midi, qui m’a mis les sens en alerte… En effet, nous avons eu plusieurs cas similaires dans l’Ouest – avec au final des avions franchissant le mur du son – et à chaque fois, c’est une avalanche de réactions.

Rumeur ou information ?

Vu le tour que les choses prenaient sur Twitter, nous avons cherché à vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un fake. Les nombreux tweets mentionnant l’explosion étaient pour l’essentiel des retweets provenant de deux sources. C’était un peu léger. Nous avons donc cherché à vérifier en appelant des connaissances résidant à l’est de Rennes. Dès le premier coup de fil, une personne de confiance nous a confirmé avoir entendu un boum suivi d’une vibration, en fin de matinée. Simultanément, d’autres personnes témoignaient sur Twitter.
Nous avons donc commencé par mettre en ligne un appel à témoin : « Avez-vous entendu un boum à 11h39 ? », avec les précautions du conditionnel (un bruit aurait été entendu…)… En dix minutes, nous recevons dix témoignages concordants, localisés à Rennes et ses environs. Il y a donc bien eu un bruit.
Nous avons donc augmenté la visibilité de l’appel à réaction, et sollicité les abonnés de notre base par un mail d’alerte, afin qu’ils témoignent. Ça c’est la moitié de notre travail de journaliste web. Dans le même temps, nous nous sommes efforcés d’accomplir l’autre moitié de notre travail : vérifier l’info et trouver l’explication.

Nous avons donc commencé par mettre en ligne un appel à témoin : « Avez-vous entendu un boum à 11h39 ? », avec les précautions du conditionnel (un bruit aurait été entendu…)… En dix minutes, nous avons reçu dix témoignages concordants, localisés à Rennes et ses environs. Il y a donc bien eu un bruit.

Nous avons ensuite augmenté la visibilité de l’appel à réaction, et sollicité les abonnés de notre base par un mail d’alerte, afin qu’ils témoignent. Ça c’est la moitié de notre travail de journaliste web. Dans le même temps, nous nous sommes efforcés d’accomplir l’autre moitié de notre travail : vérifier l’info et trouver l’explication.

Le réflexe traditionnel serait de chercher d’abord à identifier le pourquoi du bruit, pour ensuite rédiger un bel article et édifier les masses ignorantes en leur dévoilant l’origine du boum qu’elles ont entendu. Seulement, la réactivité du web rend aujourd’hui caduque la position des vieux médias (presse, radios, TV) quant à la gestion des rumeurs publiques. Auparavant, lorsque ces médias étaient les seules caisses de résonance, la rumeur restait cantonnée aux cafés du commerce. Maintenant, elle enfle publiquement à grande vitesse via les réseaux sociaux. J’estime que le journaliste ne peut plus prendre le temps de la vérification d’une rumeur dans le silence. Son existence même est une information.

Attention, je parle là d’une rumeur sur un fait survenu dans le domaine public (type « on a entendu un gros boum à Rennes »), pas d’un ragot. En l’occurrence, sans mauvais jeu de mot, il vaudrait mieux parler de « bruit » que de « rumeur », connoté péjorativement.

Nous avons donc naturellement invité nos internautes à parler de ce boum entendu et à livrer leurs témoignages, avant même d’avoir l’explication. Le rôle d’un site web d’info locale est d’être le lieu d’échange et de discussion, d’épanchement aussi pour tous ceux qui ont envie de dire « moi aussi je l’ai entendu ce bruit à 11h39 ! ». J’estime que le nombre de commentaires reçus légitime cette position (plus d’une centaine dans l’après-midi).

Le bruit reste un bruit

Une fois la machine à témoigner lancée, quasi en même temps en fait, nous nous sommes attelés à avoir l’explication de bruit. Les coups de fil au Réseau National de Surveillance Sismique et à l’armée n’ont pas permis de découvrir l’origine de ce boum, entendu de Bédée à Vitré, dans quasiment toute la partie centrale du département. Il faut avouer que nous n’avons pas le carnet d’adresse de certains, et peu de pratique des services de communication de l’armée de l’air. Et si nous sommes sûrs à 95 % qu’il s’agissait d’un avion franchissant le mur du son, nous n’avons pas de version officielle.

Nous avons reçu beaucoup de témoignages, il y a eu plein de tweets, mais comme le souligne très justement Alter1fo, c’était un peu « beaucoup de bruit pour rien » ! La plupart indiquent avoir entendu un bruit à tel ou tel endroit, mais rares sont ceux qui essaient d’ajouter une plus-value. Toute cette agitation 2.0 n’a pas permis d’avoir le pourquoi de la déflagration.

Ce n’était pas non plus complètement inutile. Certains internautes apportaient chez nous des éléments d’information intéressants (précédents de bangs supersoniques, couloirs aériens,…), et la variété des localisations géographiques permettait également de se faire une idée de l’étendue de la zone dans laquelle a été entendu le boum.

Mais le nombre des commentaires n’a pas permis d’avoir l’explication exacte. Et tous autant qu’on est, on attend de voir demain dans Ouest-France s’il y aura une version officielle… Pour l’instant, malgré nos efforts, le bruit est resté un bruit. Sur Alter1fo, du fait de l’absence d’explication, le bruit de ce matin est maintenu au grade de rumeur, dans le billet et dans certains commentaires. Comme s’il n’avait pas vraiment existé, malgré les témoignages.

Ça montre l’une des limites de l’info participative.

EDIT (19/03 – 11h00) : Dans Ouest-France ce matin, un entrefilet tout maigrichon, reprenant les infos ayant circulé en ligne sans mentionner leur origine. Et pas d’explication non plus. Ça montre bien les limites de la presse traditionnelle…

Billet initialement publié sur le blog d’Erwan Alix

Benoît Raphaël a rédigé récemment un billet sur Twitter et la rumeur à propos de “l’affaire Bruni-Biolay”

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http://owni.fr/2010/03/19/bruit-rumeur-et-information/feed/ 1
Fakebookers, dormez tranquilles !!! http://owni.fr/2009/07/28/fakebookers-dormez-tranquilles/ http://owni.fr/2009/07/28/fakebookers-dormez-tranquilles/#comments Tue, 28 Jul 2009 08:13:58 +0000 Stéphane Favereaux http://owni.fr/?p=2126 Nous sommes tous des facebookers web2.0 aurait peut-être dit un J.F.K actuel, si tant et qu’il pouvait y en avoir un… mais le web 2.0, c’est aussi le domaine sombre du Hoax, du fake, qui buzz comme l’éclair, à la vitesse de l’ombre d’un cheval au galop. Même si ces fausses infos circulaient déjà en masse bien avant le 2.0…

Le dernier en date : tremblez internautes ! Vos jolis minois serviraient aux publicités racoleuses pour les sites de rencontres sur FB.

Soyez rassurés, les blogueurs veillent sur votre image comme la loi qui pour une fois est utile en matière de protection des données sur le Net.

Mais…quand Facebook bouge un doigt, la toile se secoue en tout sens dévoilant de ci de là des rumeurs. Nous vivons certes dans un village, facebook étant le troquet du coin, mais de là à y transporter les traditions des arsouilles de comptoirs et les vieilles rumeurs…

Mesdemoiselles, Messieurs, vos photos de vacances, de vos fiancées, de vos animaux et de vos scooters au tuning ravageur ne feront pas les grands jours des publicitaires. Propagée durant toute la semaine dernière, croisée encore hier soir alors que tardivement ce billet est en cours de rédaction, ce buzz va bon train, menant son petit bonhomme de chemin, tel le joggeur moyen.

Totalement infondée, bien sûr, cette rumeur doit sa diffusion au peu de précaution apportée par les usagers du web méconnaissant les moyens de vérification de l’info, qui ont ainsi propulsé Facebook, une fois encore, sur la scène médiatique du landernau 2.0.

Origine 2.0

Le premier pavé dans la mare du village : un simple blog sur lequel une jeune demoiselle écarquille ses grands yeux voluptueux en découvrant sa photo utilisée pour vanter les mérites d’un site de rencontre. Comme l’info se diffuse prestement en nos terres virtuelles, deux bruits se sont fait entendre :

Le vil facebook sans vergogne se sert dans nos photos et les vend aux publicitaires, sans nous prévenir, donc sans respect du droit à l’image.

Seconde version : l’ignoble facebook utilise simplement sans les prévenir les photos des membres inscrits pour faire sa promotion.

Seule solution à cette insigne avanie : tripatouiller en tout sens les réglages de confidentialité via la rubrique paramètres, puis gérer les choses dans le machin puis cocher le truc pour que, enfin, votre visage n’éveille plus les chastes émois de chasseurs de chaires fraîches virtuelles.La pub incriminée n’avait aucun lien direct avec votre plate-forme communautaire préférée. Elle émanait d’une appli externe à Facebook.

12-copie

Réalité 2.0

Légalement, toute personne développant une pub ou une application ne peut strictement rien faire avec vos photos sans votre consentement. Ce sont là des règles basiques du droit à l’image. Tout comme personne ne peut prendre la photo d’une personne (vous savez bien… clic droit, puis enregistrer sous… pour conserver ensuite des photos qui ne sont pas les vôtres à des fins pas toujours très légales) et l’utiliser sur tel ou tel site, blog ou autre, sans le prévenir. Des publicitaires ont été récemment exclus de Facebook pour avoir mis en place ce type de pratique qui n’ont plus cours à ce jour.

Les extraits du code civil en matière de protection des données personnelles, notamment de notre image son très clairs à ce propos.

En matière pénale :

  • l’article 226-1 CP dispose qu’”est puni d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende le fait, au moyen d’un procédé quelconque,” de porter atteinte volontairement à l’intimité de la vie privée d’autrui, en captant (parole) ou fixant (image), enregistrant ou transmettant, sans le consentement de la personne concernée, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel, ou l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé. Le consentement est présumé lorsque ces actes ont été accomplis au vu et au su de cette personne sans qu’elle s’y soit opposée.
  • l’article 226-2 prévoit qu’est “puni des mêmes peines le fait de conserver, porter ou laisser porter à la connaissance du public ou d’un tiers ou d’utiliser de quelque manière que ce soit tout enregistrement ou document obtenu à l’aide de l’un des actes prévus par l’article 226-1″.

La loi Informatique et liberté reprend ces mêmes garanties. Bien sûr, il existera toujours des margoulins qui abuseront de votre image mais les récent rappels à la loi qui ont été faits à Facebook, les modifications réglementaires reprises et disséquées sur l’Owni, apportent, semble-t-il, pas mal de garanties.

Alors fi de l’hystérie collective ! Pour une foi qu’une loi sur le Net garantit votre liberté….

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http://owni.fr/2009/07/28/fakebookers-dormez-tranquilles/feed/ 1